EDEN PARQUETS – Affichage – Plainte fondée

Avis publié le 27 janvier 2020
EDEN PARQUETS – 621/19
Plainte fondée

Le Jury de Déontologie Publicitaire,

  • Après examen des éléments constituant le dossier de plainte,
  • les personnes intéressées ayant été invitées à faire valoir leurs observations,

rend l’avis suivant :

1. La plainte

Le Jury de Déontologie Publicitaire a été saisi, les 1er et 15 novembre 2019, de trois plaintes émanant de particuliers, tendant à ce qu’il se prononce sur la conformité aux règles déontologiques en vigueur d’une publicité diffusée en affichage, en faveur de la société Eden Parquets, pour une promotion sur ses parquets.

Cette affiche de grand format montre trois hommes nus, qui se tiennent côte à côte et exhibent leur torse. Une règle graduée, positionnée au niveau de leur bassin, masque leur sexe. Les deux hommes qui se tiennent de chaque côté, les mains derrière la tête et les coudes écartés, dirigent clairement leur regard vers le sexe de l’homme du milieu, lequel se désigne lui-même en tournant les pouces vers son visage.

Le texte employé en accroche publicitaire sur la droite de l’affiche est, en gros caractères, « QUI A LA PLUS GROSSE… »  et, en dessous « OFFRE DU MOMENT ? ». A gauche de l’image se trouve le nom de la marque « Eden PARQUETS » et, au bas, l’adresse puis la mention « 1m² acheté = 1m²  GRATUIT ».

2. Les arguments échangés

Les plaignants considèrent que cette image est choquante et vulgaire. Ils soulignent que la nudité est utilisée sans lien avec le produit et que cette affiche, présentée à la vue de tous, peut avoir un impact négatif sur un public jeune notamment.

L’un des plaignants ajoute que cette publicité est offensante pour les hommes et incite à la discrimination.

La société Eden Parquets a, par courrier recommandé avec avis de réception du 20 novembre 2019, été informée de la plainte dont copie lui a été transmise et des dispositions dont la violation est invoquée.

Elle n’a pas présenté d’observations.

La société d’affichage MACI Giromédias a également été informée de la plainte, par courrier recommandé avec avis de réception du 27 novembre 2019. Son représentant a tenu, en réponse, à faire part de sa totale indifférence à l’égard de l’action menée par le Jury de Déontologie Publicitaire.

3. L’analyse du Jury

Le Jury rappelle que la Recommandation « Image et respect de la personne » de l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP), dispose en son point 2.1. que :

«  La publicité ne doit pas réduire les personnes humaines, à la fonction d’objet ».

Le Jury relève que l’affiche publicitaire en cause montre la photographie de trois hommes nus, qui se tiennent côte à côte et exhibent leur torse. Une affiche portant la mention « OFFRE DU MOMENT ? », positionnée au niveau de leur bassin, masque leur sexe. Les deux hommes qui se tiennent de chaque côté, les mains derrière la tête et les coudes écartés, dirigent clairement leur regard vers le sexe de l’homme du milieu, lequel se désigne lui-même en tournant les pouces vers son visage.

Le texte employé en accroche publicitaire sur la droite de l’affiche est, en gros caractères, « QUI A LA PLUS GROSSE… »  et, en dessous, sur l’affiche masquant les sexes « OFFRE DU MOMENT ? ». A gauche de l’image se trouve le nom de la marque « Eden PARQUETS » et, au bas, l’adresse puis la mention « 1m² acheté = 1m²  GRATUIT ».

Le Jury constate que, par une mise en scène de modèles masculins nus dans une posture érotisée, associée à un texte qui renvoie à une représentation stéréotypée de l’homme et de son rapport à la taille du pénis (« Qui a la plus grosse ? »), cette affiche utilise la nudité sans aucun lien avec l’objet de la publicité, qui est de promouvoir la vente de parquets.

Ce procédé constitue une instrumentalisation du corps de l’homme le réduisant à la fonction d’objet.

En conséquence de ce qui précède, le Jury est d’avis que la publicité en cause ne respecte pas le point précité de la Recommandation « Image et respect de la personne » de l’ARPP.

Le Jury relève en outre qu’il avait déjà formulé cette analyse lors de l’avis EDEN PARQUETS – 553/18, publié le 8 janvier 2019. Le Jury constate donc que l’annonceur persiste à mettre en œuvre un procédé publicitaire que la profession a souhaité proscrire.

Avis adopté le 13 décembre 2019 par Mme Lieber, Présidente, Mme Gargoullaud, Vice-Présidente, Mmes Drecq et Lenain, MM. Lacan, Leers et Lucas-Boursier.

Pour visualiser la publicité Eden Parquets cliquez ici.