Avis publié le 7 décembre 2018
Plainte fondée
Le Jury de Déontologie Publicitaire,
- Après examen des éléments constituant le dossier de plainte,
- les personnes intéressées ayant été invitées à faire valoir leurs observations,
- et après en avoir débattu dans les conditions prévues par l’article 12 du règlement intérieur,
rend l’avis suivant :
1. La plainte
Le Jury de Déontologie Publicitaire a été saisi, le 30 septembre 2018, d’une plainte émanant d’un particulier, tendant à ce qu’il se prononce sur la conformité aux règles déontologiques en vigueur d’une publicité diffusée en presse, en faveur d’une société de travaux d’installation d’équipements thermiques et de climatisation, pour promouvoir ses produits de plomberie, chauffage, climatisation, ventilation, etc.
Le visuel publicitaire en cause présente une femme dans une salle de bains, assise sur les toilettes, portant un soutien-gorge et une culotte baissée sur les chevilles.
2. Les arguments échangés
– Le plaignant considère que cette image est sexiste et dégradante.
– La société annonceur a, par courrier recommandé avec avis de réception du 10 octobre 2018, été informée de la plainte dont copie lui a été transmise et des dispositions dont la violation est invoquée.
Elle a été également informée que cette affaire ferait l’objet d’un examen dans le cadre de la procédure simplifiée prévue à l’article 12 du règlement intérieur du Jury.
Elle n’a pas présenté d’observations.
3. L’analyse du Jury
Le Jury rappelle que la Recommandation « Image et respect de la personne » de l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP), dispose que :
« 1.1. La publicité ne doit pas être susceptible de heurter la sensibilité, choquer ou même provoquer le public en propageant une image de la personne humaine portant atteinte à sa dignité et à la décence.
2.1. La publicité ne doit pas réduire les personnes humaines, et en particulier les femmes, à la fonction d’objet ».
Le Jury relève que la publicité en cause montre une femme dans une salle de bains, en sous-vêtements, qui consulte son téléphone portable, assise sur la lunette des toilettes, la culotte sur les chevilles.
Cette utilisation de l’image d’une femme en petite tenue pour promouvoir les services d’une entreprise de plomberie réduit la femme à la fonction d’objet et la représente de façon dégradante. Elle porte, de ce fait, atteinte à sa dignité.
Par conséquent, le Jury est d’avis que la publicité en cause ne respecte pas les points précités de la Recommandation « Image et respect de la personne » de l’ARPP.
Avis adopté le 9 novembre 2018 par Mme Lieber, Présidente, Mme Gargoullaud, Vice-Présidente, Mmes Drecq et Lenain, MM. Acker, Depincé, Lacan, Leers et Lucas-Boursier.