Avis JDP n°481/17 – OPTIQUE LUNETTERIE – Plainte fondée

Avis publié le 5 décembre 201
Plainte fondée

Le Jury de Déontologie Publicitaire,

  • Après examen des éléments constituant le dossier de plainte,
  • les personnes intéressées ayant été invitées à faire valoir leurs observations,
  • et après en avoir débattu dans les conditions prévues par l’article 12 du règlement intérieur,

rend l’avis suivant :

1. La plainte

Le Jury de Déontologie Publicitaire a été saisi, le 20 septembre 2017, d’une plainte émanant d’un particulier, afin qu’il se prononce sur la conformité aux règles déontologiques en vigueur d’une publicité en faveur d’une société proposant des montures de lunettes, diffusée par mail.

Cette publicité présente le visage d’une femme en gros plan, fixant l’objectif en tenant l’une des branches de lunettes qu’elle porte. Sa bouche est légèrement entrouverte, ses lèvres ourlées.

Le texte accompagnant cette image est « Ca fait combien de temps que vous n’avez pas eu un bon rapport ? », « Vos montures à partir de 2,90 € ».

2. Les arguments échangés

– Le plaignant considère que cette publicité est sexiste et dégradante pour l’image de la femme.

– La société en cause a été informée, par courrier recommandé avec avis de réception du 13 octobre 2017, de la plainte dont copie lui a été transmise et des dispositions dont la violation est invoquée.

Elle a été également informée que cette affaire ferait l’objet d’un examen dans le cadre de la procédure simplifiée prévue à l’article 12 du règlement intérieur du Jury.

L’annonceur n’a pas présenté d’observations.

3. L’analyse du Jury

Le Jury rappelle que la Recommandation « Image et respect de la personne » de l’ARPP dispose que :

« 2-1 La publicité ne doit pas réduire les personnes humaines, et en particulier les femmes, à la fonction d’objet.

2-2 La publicité ne doit pas cautionner l’idée de l’infériorité d’une personne en raison de son sexe, de son origine, de son appartenance à un groupe social, de son orientation ou identité sexuelle ou de tout autre critère de discrimination, notamment en réduisant son rôle et ses responsabilités dans la société.

2-3 La publicité ne peut valoriser, même indirectement, des sentiments ou des comportements d’exclusion, d’intolérance, de sexisme ».

Le Jury relève que la publicité en cause présente le visage d’une femme aux yeux très maquillés, fixant l’objectif en tenant l’une des branches de ses lunettes, la bouche est entrouverte, les lèvres ourlées, image accompagnée des mentions suivantes : « Ca fait combien de temps que vous n’avez pas eu un bon rapport ? », « Vos montures à partir de 2,90 € ».

Cette publicité renvoie, à la fois en raison de l’attitude du modèle et du jeu sur le mot « rapport », qui évoque l’idée de rapport sexuel, à l’idée de la femme objet sexuel et porte ainsi atteinte à sa dignité.

En conséquence de ce qui précède, le Jury est d’avis que la publicité en cause ne respecte pas les dispositions de la Recommandation précitée.

Avis adopté le vendredi 10 novembre 2017 par Mme Michel-Amsellem, Présidente, Mme Lieber, Vice-Présidente, Mmes Drecq et Moggio, MM. Benhaïm, Depincé, Lacan et Leers.