Avis publié le 27 janvier 2020
MY DRINK – 616/19
Plainte fondée
Le Jury de Déontologie Publicitaire,
- Après examen des éléments constituant le dossier de plainte,
- les personnes intéressées ayant été invitées à faire valoir leurs observations,
- et après en avoir débattu dans les conditions prévues par l’article 12 du règlement intérieur,
rend l’avis suivant :
1. La plainte
Le Jury de Déontologie Publicitaire a été saisi, le 7 octobre 2019, d’une plainte émanant d’un particulier, afin qu’il se prononce sur la conformité aux règles déontologiques en vigueur d’une publicité en faveur de la société My Drink, pour la promotion de ses boissons alcoolisées.
La publicité, diffusée sur la page Facebook de la société, présente la photographie en couleur d’une femme maquillée, les cheveux tombant sur les épaules, qui est allongée sur le comptoir d’un bar, en appui sur le coude gauche et tenant à la main droite un verre à pied. Son visage, dont les yeux sont mi-clos, est de profil, mais son corps face au spectateur. Elle porte une robe à bretelles échancrée qui laisse apparaître ses jambes du haut des cuisses jusqu’aux pieds. Derrière le comptoir se trouvent des étagères remplies de nombreuses bouteilles d’alcool.
Cette image est accompagnée du message sanitaire imposé par le code de la santé publique « L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, consommez avec modération ».
2. Les arguments échangés
– Le plaignant considère que cette publicité est sexiste car il présente la femme nue comme un objet de consommation.
– La société My Drink a été informée, par courrier recommandé avec avis de réception du 6 novembre 2019, de la plainte dont copie lui a été transmise et des dispositions dont la violation est invoquée.
Elle a également été informée que cette affaire ferait l’objet d’un examen dans le cadre de la procédure simplifiée prévue à l’article 12 du règlement intérieur du Jury.
Le responsable du restaurant My Food à Besançon présente ses excuses concernant l’utilisation de cette image par laquelle il pensait mettre en valeur la beauté féminine et le goût des belles choses qu’ont les femmes amatrices de la marque.
Il explique que le post a été réalisé par le community manager de l’époque qui regrette également cette insertion.
L’annonceur ajoute que cette publication a été immédiatement supprimée après avoir eu connaissance de la plainte.
3. L’analyse du Jury
Le Jury rappelle que la Recommandation « Image et respect de la personne » de l’ARPP dispose que :
« 2-1 La publicité ne doit pas réduire les personnes humaines, et en particulier les femmes, à la fonction d’objet. »
La publicité, diffusée sur la page Facebook de la société, présente la photographie en couleur d’une femme maquillée, les cheveux tombant sur les épaules, qui est allongée sur le comptoir d’un bar, en appui sur le coude gauche et tenant à la main droite un verre à pied. Son visage, dont les yeux sont mi-clos, est de profil, mais son corps face au spectateur. Elle porte une robe à bretelles échancrée qui laisse apparaître ses jambes du haut des cuisses jusqu’aux pieds. Derrière le comptoir se trouvent des étagères remplies de nombreuses bouteilles d’alcool. Cette image est accompagnée du message sanitaire imposé par le code de la santé publique « L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, consommez avec modération ».
Le Jury considère que le visuel, dans cette mise en scène photographique centrée sur le corps de la jeune femme posé sur un comptoir de bar, présente celle-ci comme un objet à l’appui d’une publicité destinée à promouvoir des boissons alcoolisées.
Cette instrumentalisation de l’image de la femme la réduit ainsi à la seule fonction d’objet.
En conséquence de ce qui précède, le Jury est d’avis que la publicité en cause ne respecte pas le point 2.1 de la Recommandation précitée. Il prend acte de ce que la publicité a été supprimée par l’annonceur.
Avis adopté le 13 décembre 2019 par Mme Lieber, Présidente, Mme Gargoullaud, Vice-Présidente, Mmes Drecq et Lenain, MM. Lacan, Leers et Lucas-Boursier.
Pour visualiser la publicité My Drink cliquez ici.
